Armand Jonckers
Bien qu’il échappe à toute définition stricto sensu, Armand Jonckers est un esprit résolument curieux, à la fois sculpteur, graveur, décorateur, minéralogiste ou antiquaire. Mais aussi et surtout un amoureux de la matière brute qu’il aime apprivoiser avec la remarquable liberté de création et la recherche d’harmonie qui caractérisent ses réalisations. Entre ses mains, ses tables monumentales, ses lustres arachnéens ou ses créations sculpturales sont autant de jeux avec la matière.
Né en 1939 à Lyon, d’une mère alsacienne et d’un père belge, Armand Jonckers intègre les beaux arts de Lausanne en 1957 et suit un enseignement original pour l’époque, au contact de figures du Nouveau Réalisme et de l’influence d’artistes tels que Pierre Restany, Arman ou César.
Ami d’André Masson, Hans Arp, Jean Tinguely ou encore Oscar Kokoschka, Hansjörg Gisiger, son professeur, distille les influences majeures des mouvements artistiques des années 1960. Armand fréquente aussi René Berger, historien d’art qui lui ouvre la voie de nombreuses techniques, comme la céruse. Mais aussi, « Albert-Edgar Yersin, graveur à la pointe sèche, qui crée des mondes minuscules. Il m’a ouvert à cet univers de finesse extrême de la gravure ». En 1959, Armand Jonckers expose au Salon d’Automne de Lyon. Dès 1962, Armand installe son atelier dans le Beaujolais et poursuit ses créations sculpturales qui intégreront des collections privées à Paris, Bruxelles, Anvers et New York. La même année, il crée la table Ellipse, actuellement l’unique reproduction de la maison en série limitée.
Dès lors, l’artiste explore de nouveaux territoires d’inspiration dont il se nourrit pour ses créations, aux frontières du design et de l’art. C’est au Maroc, en Algérie, en Sicile ou au Brésil qu’il part à la source, explorant, entre autres, les mines de plomb et de cuivre.Héritier des Nouveaux Réalistes, il collecte ainsi de nombreux objets de récupération dont il conçoit des œuvres ou objets de décoration. Armand Jonckers et la matière, c’est une histoire d’amour, de respect. Il ne cherche pas à la dominer, il l’apprivoise et entre en relation avec elle.
Entre 1977 et 1982, Armand Jonckers conçoit et réalise, en collaboration avec le décorateur Franco de Capitani, les aménagements intérieurs et des pièces d’exception pour des palais aux Emirats Arabes - telles qu’une table d’apparat de 17 mètres de long pour le Roi Khaled – et au Koweït. Leur collaboration inclut également des hôtels particuliers dont celui de Marcel Dassault, avenue Foch à Paris. Par ailleurs, Armand réalise des pièces somptueuses pour des clubs prestigieux sur la côte balnéaire belge, à Knokke le Zout ou à Bruxelles. Parmi d’autres réalisations figurent une salle d’exposition, des penthouses, des boutiques, des restaurants fréquentés par la jet set...